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Une semaine après la victoire de Lula à l’élection présidentielle, ses électeurs sont sortis faire la fête. A Rio de Janeiro, ils ont défilé avec un groupe de musique de carnaval baptisé « carnaLula ».
« Bolsonaro en prison » crient les cariocas, portés par les percussions du groupe de carnaval. Pour l’occasion, Edson s’est déguisé en prêtre. « C’est important d’être ici pour célébrer la messe du 7ème jour de Bolsonaro, pour enterrer cette personne d’extrême droite, qui ne respecte pas les indigènes, l’Amazonie, la santé, le peuple brésilien… On fête le retour d’un gouvernement respecté dans le monde entier ! »
Les cariocas de gauche fêtent aussi leur retour sur l’avenue de la plage de Copacabana, une avenue qui a été associée aux soutiens de Jair Bolsonaro pendant ses quatre ans de mandat, rapporte la correspondante de rfi à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino.
Daniel habite le quartier. « Toutes les manifestations en faveur du gouvernement actuel étaient faites ici, donc c’est très important de venir en jaune et vert, comme ils le faisaient, pour récupérer les couleurs de notre drapeau. Parce que cet endroit n’est pas à eux. Il est au peuple brésilien, et le peuple est souverain, d’ailleurs Lula a gagné à Copacabana ! »
Son amie Rebeca est venue de Manaus, dans l’état d’Amazonas. « Je suis heureuse de voir tout ça, vraiment très émue. C’est aussi parce que je ne suis pas d’ici, et je viens d’une région très bolsonariste, donc voir tout ça m’émeut énormément, j’étais en train de pleurer derrière mes lunettes noires… »
Quelque irréductibles bolsonaristes manifestent encore
Au même moment, les électeurs de Jair Bolsonaro s’étaient rassemblés dans un autre quartier de Rio pour contester les résultats de l’élection. Le mouvement des partisans de Jair Bolsonaro qui refusaient de reconnaître la victoire électorale de Lula a commencé à s'essouffler en milieu de semaine après la diffusion d'une vidéo du chef de l'État appelant ses partisans à « dégager les routes ». Après l'annonce du résultat de la présidentielle, ses soutiens avaient organisé des barrages routiers dans tout le pays
Jair Bolsonaro a néanmoins qualifié de « légitimes » les manifestations devant des casernes et autres lieux de commandement militaire, qui ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes mercredi dans une douzaine de villes brésiliennes. Ces manifestants réclamaient l'intervention de l'armée pour empêcher Lula de revenir au pouvoir. Vendredi, quelques irréductibles étaient toujours postés devant le quartier général de l'armée à Brasilia, et une trentaine à Sao Paulo, ont constaté des journalistes de l'AFP. À Rio de Janeiro, en revanche, les manifestants avaient quitté la place située devant le commandement militaire local.
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